La décroissance et l’emploi
{{}} La décroissance et l’ emploi
La croissance est corrélée à une consommation de ressources écologiques vitales finies.
La poursuite de la croissance risque de générer ultérieurement des conflits dans la gestion de la rareté et l’augmentation des flux migratoires.
Par ailleurs, la croissance est responsable du réchauffement climatique (entre 2° et 4° C d’ici 2050 selon le GIEC).
La décroissance est un impératif écologique mais pas seulement ...
Le terme « décroissance » désigne dans cet article, la réduction de nos productions de biens et de services.
La décroissance et l’emploi
La croissance n’est ni possible, ni souhaitable (même si elle est invoquée par nombre d’économistes et de politiques) en raison de ses répercussions écologiques et sociales néfastes.
Par ailleurs, il n’existe pas de corrélation directe entre la croissance et l’emploi (voir la loi d’Okun dans l’annexe 1 de l’article "Décroissance, emploi et ... réduction du temps de travail").
La question se pose de savoir quel modèle de décroissance pourrait apporter une solution au problème du chômage.
Il faut chercher l’emploi dans la transition énergétique :
L’agriculture biologique, les énergies renouvelables doivent être développées.
Les scénarios « Afterre » et « négaWatt » 2017-2050 proposent des plans nationaux de conversion agricole et énergétique pour la France.
La rénovation thermique et les transports en commun sont source de gisements d’emplois.
Il faut favoriser le verdissement des procédés de production industrielle et l’éco-conception logicielle dans les TIC
600 000 emplois pourraient ainsi être créés à l’horizon de l’an 2020 en France
(blog de jean GADREY : http://bit.ly/1MOjpKP)
Il faut chercher l’emploi dans les territoires :
Les expérimentations locales doivent être soutenues, comme celle de Loos en Gohelle, ville pilote de la transition énergétique en France
(http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2015/07/23/a-loos-en-gohelle-la-transition-verte-au-pays-des-gueules-noires_4692549_3224.html)
Il faut favoriser les « Territoires zéro chômeur de longue durée » d’ATD Quart Monde (http://bit.ly/19oF5iG)
Il faut développer l’économie sociale, solidaire et écologique (ESSE)
S’informer sur http://demain-en-mains.info/
Il faut envisager la décroissance de nos productions :
- par une augmentation de la qualité et de la durabilité des biens et des services produits
- par une réduction ou modulation importante de la durée du travail tout au long de la vie
La semaine de 4 jours à la carte existe dans 400 entreprises françaises : Fleury Michon, Mamie Nova
Elle est défendue par le collectif ROOSEVELT (http://bit.ly/1iuscAU)Climat, emploi et social : les penser ensemble, c’est vital !
La lutte contre les inégalités
La transition écologique va de pair avec la lutte contre les inégalités
Les inégalités sont un problème moral, mais aussi sanitaire, social et écologique : les réduire bénéficierait aux pauvres comme aux riches.
Les sociétés les plus égalitaires sont les plus dynamiques, les plus créatives et promptes au changement (anti-ruissellement).
Alternatives Economiques n° 331 janvier 2014 : entretien avec R. Wilkinson à l’université de York.
Il est nécessaire d’imposer une limite supérieure aux salaires et promouvoir un revenu minimum d’existence.
En effet, l’écart de revenu s’étend de 1 (SMIC) à 400 (grands patrons du CAC 40).
Le PIB, outil de mesure de la richesse, est étranger à sa répartition.
Or depuis 1980, la croissance profite au centile supérieur de la population.
Par ailleurs , le PIB ne mesure que des flux (producteurs ou réparateurs) sans tenir compte du patrimoine naturel et social (niveau de santé ou d’éducation par exemple).
Le PIB étant un outil obsolète et partial de la mesure de la richesse, il convient de lui substituer un nouvel indicateur de développement économique et humain.
Cet indicateur devrait prendre en compte de nouvelles catégories de pensée.
Les voies d’une prospérité sans croissance :
Tim JAKCSON propose 4 catégories pour penser autrement le progrès ou le bien-vivre
- « prendre soin « au lieu de « produire »
- biens communs à préserver au dessus de biens privés à accumuler
- qualités plutôt que quantités
- sobriété matérielle plutôt que démesure et ébriété matérielles.
Tim JAKCSON : « Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable » (avril 2010)
Edition : De Boeck Collection : Planète en Jeu
En conclusion :
Dès 1972, « le rapport Meadows » publié par le Club de Rome met en garde contre les conséquences du développement industriel sur l’environnement.
Aujourd’hui, l’urgence de la crise climatique et sociale nous enjoint de revoir nos modes et de production et de consommation.
Cela nécessite un changement de paradigme, un changement de société où la post-croissance peut rimer avec « prospérité sans croissance ».
La décroissance est donc un choix de société, prôné aussi bien par le courant écologiste que par le courant « culturaliste » de Serge LATOUCHE.
D’autres considérations, philosophiques pour Paul ARIES ou spirituelles pour Pierre RAHBI, plaident en faveur de la décroissance.
La décroissance est un fait de civilisation pour Vincent CHEYNET, identique à celle de n’importe quel organisme vivant, dont il faut prendre acte.
Bibliographie et filmographie succintes :
- Stop au chômage et à la régression sociale : Guy DEMAREST, David FELTZ, Michel MONTIGNE
- Non au capitalisme vert : Vincent CHEYNET, Paul ARIES, Aurélien BERNIER, Sophie DIVRY …
- De Paul ARIES :
La décroissance, un nouveau projet politique édition GOLIAS
Décroissance et gratuité, moins de biens plus de liens éditions GOLIAS
Le mésusage, essai sur l’hyper-capitalisme édition Parangon/Vs - La décroissance en 10 questions de Bayon, Flipo, Schneider éditions La Découverte
- Petit traité de la décroissance sereine de Serge LATOUCHE éditions : Mille et une nuits
- Film : « Demain » de Cyril DION et Mélanie LAURENT (2015)
- Film de Marie Monique ROBIN :
« Au pays du bonheur national brut » (Juin 2014) - Film documentaire : "L’ élan" de Maïté MOSCA (juin 2015).