Énergie et transports

Un problème ?

Comme toute activité le transport consomme de l’énergie qu’il a fallu produire et génère en sous-produit des déchets, notamment du CO2, qui crée des difficultés environnementales.

Pourquoi est-ce un problème ?

Comme l’énergie nécessaire aux transports est essentiellement d’origine pétrolière, elle a d’importants inconvénients :

  • elle n’est pas renouvelable et deviendra de plus en plus rare donc de plus en plus chère ;
  • elle n’est pas produite localement (en Europe), il faut donc la transporter de pays lointains, aussi l’acheter à l’étranger ;
  • son approvisionnement et son prix dépendent du bon vouloir des producteurs ainsi que de son transport ;
  • les déchets produits sont nocifs au climat (CO2) et à notre santé.

Données du problème

Consommation

En France en 2020 le secteur du transport est le second consommateur d’énergie finale : 28 % derrière les résidentiel et tertiaire49 % et devant l’industrie 19%.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-de-lenergie-edition-2021

Production de CO2

Le transport en France en 2017 est le premier secteur émetteur de CO2 : 135 Mt soit 29 % du total national.
(https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2019-11/datalab-62-chiffres-cles-du-climat-france-europe-monde-edition2020-novembre2019_0.pdf page 37)

Répartition par modalités

En 2015 et en France, selon l’INSEE, le transport routier représente près de 83 % des consommations énergétiques dont près des 2/3 sont pour le transport de personnes.
(https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/3280944/Enviro17i8_F3.8_Environnement.pdf).

Et toujours selon l’INSEE, en 2019 il y a eu près de 800 milliards de voyageurs – km pou 322 milliards de tonnes – km de marchandises.
(https://www.insee.fr/fr/statistiques/2016150#tableau-figure1)
(https://www.insee.fr/fr/statistiques/2016004#tableau-figure1)

Toujours plus loin, toujours plus vite

Depuis son apparition sur terre l’homme a cherché à aller de plus en plus loin mais cela prenait du temps. Les progrès technologiques depuis le XIXème siècle ont permis une augmentation considérables des vitesses de déplacement et une baisse des coûts du transport : ce qui était un luxe est devenu une nécessité. Cela au prix d’une consommation d’énergie de plus en plus importante.

Et ce n’est pas fini...

Quelles solutions

Les principales solutions sont : une diminution du besoin de transport, une utilisation de modalités plus efficaces et une utilisation d’énergies propres et renouvelables.

Diminuer le besoin de transport

Transport de personnes

Mis à part le tourisme, se déplacer n’est pas toujours un plaisir. On se déplace beaucoup pour des raisons professionnelles mais aussi pour faire ses emplettes, se rendre à certaines activités, réunions...

Du côté professionnel, si l’activité le permet, le télétravail peut être une alternative aux déplacements ainsi que les réunions à distances. Bien sûr cela consomme aussi de l’énergie (à comparer à celle du déplacement physique) et est moins convivial. En revanche on gagne le temps du déplacement.

Transport de marchandises

Le moyen le plus évident et le plus efficace est la relocalisation de la production au plus près des points de consommation. Cela vaut tant pour l’industrie que, dans la mesure du possible, pour l’agriculture.

A niveau global, c’est une remise en cause des modèles de production, donc un peu compliqué à mettre en place. Mais au niveau individuel, il est tout à fait possible de privilégier les producteurs de proximité et les circuits courts.

Inciter, contraindre ?

Certains préconisent une augmentation du coût des déplacements, notamment par les taxes sur les carburants. Si cela peut être efficace pour le transport de marchandises (au demeurant assez peu taxé), il ne diminuera que peu celui des personnes où il est souvent contraint.

La baisse de la limitation de vitesse a, outre rendu la route plus sûre, conduit à une baisse de la consommation kilométrique des véhicules.
La limitation de la vitesse est assez mal supportée par certains usagers de la route car nous vivons dans un monde ou la rapidité est considérée comme un bienfait. On peut leur faire remarquer que l’on peut trouver d’autres avantages à cette baisse de vitesse notamment un moindre coût du déplacement et une diminution des accidents.

Changer de modalités

On l’a vu, le transport par la route est le moyen largement le plus utilisé. Or il consomme beaucoup de ressources et produit autant de déchets car il n’est pas celui qui a la meilleure efficacité énergétique. Là aussi, on peut distinguer ce que l’on transporte.

Transport de personnes

Pour les déplacements de proximité, on peut envisager des moyens de transport plus « doux » tels que la marche à pieds ou le vélo, et c’est meilleur pour la santé !

Enfin, si on doit aller plus loin, les transports en commun sont préférables à la voiture et ils sont plus reposants. A condition, bien sûr, qu’ils soient efficaces.

Et pour encore plus loin, la voie ferrée est plus judicieuse que la route ou la voie aérienne.

Transport de marchandises

Là aussi le ferroviaire est préférable aux autres modalités. Toutefois il faut le rendre attractif tant au niveau de la tarification qu’au niveau de la disponibilité et de sa facilité d’utilisation.

La voie fluviale, qui a eu sa période de gloire, est certainement trop délaissée aujourd’hui. Bien qu’elle manque de rapidité, celle-ci n’est pas toujours nécessaire, elle devrait être plus facile à utiliser.

Pour le « dernier kilomètre » le transport par la route est souvent indispensable. Il faut donc agit sur les processus d’inter-modalités afin de les rendre simples efficaces et rapides.

D’autres énergies

Bien que la diminution du besoin de transport soit le moyen le plus efficace pour abaisser sa consommation énergétique et la pollution qu’elle entraîne, il restera toujours des personnes et des marchandises à déplacer. Il faut alors se tourner vers des sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement. En voici quelques unes…

Électricité

Depuis longtemps, certains trains et autobus sont mus par l’électricité. Cela montre qu’elle a quelques avantages sur d’autres énergies, dont le coût. Mais comme ces véhicules sont généralement alimentés par une liaison physique, ils sont liés à des parcours fixés de déplacement.

Par conséquent si on veut une mobilité plus libre, il faut recourir a un moyen de stockage de l’énergie en mobilité telles les batteries d’accumulateur. Cela présente quelques inconvénients car ces batteries ont une capacité qui limite la distance parcourable, elles doivent donc être rechargées assez fréquemment et cela prend du temps. De plus les batteries handicapent le véhicule par leur taille et leur poids.
En outre, la fabrication des batterie consomme une énergie (grise) non négligeable et utilise des matériaux peu abondants et chers. Cependant beaucoup de recherches sont en cours afin d’augmenter les performances de ces batteries (https://save4planet.com/ecologie/166/innovation-batterie-electrique). Le recyclage des batteries et aussi une solution.

La voiture électrique présente d’autres avantages dont un moindre coût au kilomètre parcouru (surtout si la recharge est faite au domicile), ainsi qu’une motorisation simple d’où peu de maintenance (https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Co%C3%BBts%20carburants%20T4%202020-Draft.xlsx).

Encore faut-il que l’électricité produite pour ces voitures soit propre...

Hydrogène

Il faut distinguer les véhicules qui utilisent l’hydrogène dans une pile à combustible alimentant un moteur électrique de ceux qui disposent d’un moteur thermique utilisant directement l’hydrogène.

Actuellement (2021) ce carburant est peu répandu mais il semble intéressant pour des véhicules lourds : trains, camion. Quelques voitures individuelles ont été commercialisées par des constructeurs japonais, mais il reste le problème de l’approvisionnement en carburant.

L’hydrogène n’existant pas à l’état naturel, il faut le fabriquer. Là aussi cette opération devrait être peu coûteuse et propre, ce n’est pas vraiment le cas actuellement.

Méthane

Le méthane est un gaz combustible émis notamment par la décomposition des déchets végétaux et par l’élevage, c’est aussi une ressource fossile (gaz naturel). Le méthane est donc abondant dans la nature et comme c’est un gaz produisant un important effet de serre à l’état natif, il est utile de le récupérer et de l’utiliser comme combustible ; toutefois dans ce cas il rejette du CO2 mais moins que le pétrole.

Avant de l’utiliser, il faut le produire. S’il s’agit du gaz naturel, ce n’est pas trop compliqué, mais c’est une ressource non renouvelable. Il est écologiquement plus intéressant de la produire à partir des déchets organiques (biométhane), cela est encore peu répandu.

Agrocarburants (ou biocarburants)

Il s’agit de carburant issus des végétaux, donc renouvelables. Le biométhane en fait partie, généralement on place plutôt dans cette catégorie ceux qui sont sous forme liquide.

A la combustion ces produits rejettent du carbone, cependant comme ils en consomment lors de la croissance des végétaux, on considère que leur bilan carbone est quasiment nul.

Actuellement il y a trois générations d’élaboration des agrocarburant exploitant différentes filières d’utilisations de ressources végétales.

Ces carburant sont contestés car leur production peut mobiliser d’importantes surfaces agricoles pouvant nuire à l’agriculture vivrière et conduire à la déforestation. Cela n’est pas le cas pour ces carburant issus de déchets ou pour la troisième génération qui utilise certaines algues.

Voir aussi

Les carburants et combustibles autorisés en France :
https://www.ecologie.gouv.fr/carburants-et-combustibles-autorises-en-france

Pour en savoir plus

https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/transport-outlook-executive-summary-2021-french.pdf

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