CETA : Rencontre avec la députée Marjolaine Meynier-Millefert

CETA : Compte rendu de la rencontre avec la députée Marjolaine Meynier-Millefert du samedi 22/11/19.

Prévu à 10h ce RV a été reporté à 17h ce qui a empêché Georges Loubet et un autre copain de Grenoble de venir. J’étais donc avec Jérémie Cicéron d’ Alternatiba Grenoble.

Voici de mémoire quelques points marquants :
Elle disait qu’elle ne connaissait pas le dossier, que Mme Limon députée de la circonscription voisine le connaissait mieux mais qu’on ne pouvait tout rejeter car il y avait des avantages pour certains secteurs même si elle reconnaît que le climat est effectivement un point négatif important. Il lui était donc difficile de rejeter un accord qui, pour elle, avait été largement amélioré (?). De plus « il ne faut pas empêcher les échanges avec le Canada ».
On demande : qui a parlé d’empêcher ces échanges qui existent bien sûr, sans ce traité ?
Elle pense aussi qu’on peut encore le modifier ; on lui a dit : absolument impossible à ce stade.
A notre question, quels avantages ? Pas de réponse.
Elle ne sait pas que penser car elle entend des avis contradictoires dont les nôtres, « de militants » et ceux de ses collègues ou autres.
On lui a dit qu’on était très déçu par son vote en 1ère lecture à l’assemblée qui ne prend pas la mesure de la situation et des priorités actuelles. « Ces traités ont 10 ou 30 ans de retard, les temps ont changé, les prises de conscience aussi ». Lors de notre précédent RV elle semblait hésiter.
L’étude des dossiers concernant ces traités devraient être la priorité des priorités des élus puisqu’ils vont lourdement conditionner les futures lois entre autre celles ayant des conséquences sur la santé, le social, l’environnement, le climat, la nourriture, … et réduire toujours plus le pouvoir des élus et gouvernements.

Autres questions abordées :
le recul démocratique : pas ou très peu de débats publics et même à l’Assemblée nationale ; le pouvoir des élus se réduit comme peau de chagrin, ce qu’elle reconnaît.
l’agriculture (1) (liée aux questions climatiques, environnementales, sociales, de santé, ..). Les paysans qu’elle a rencontrés « n’étaient pas très remontés contre ce CETA » (?). Or on signale que l’agriculture représente aujourd’hui 18 % du total des émissions, avant les voitures et dans ce domaine comme dans d’autres, on sait faire autrement ; la transition peut être rapide pour peu que les aides (françaises et celles de la PAC en cours de renégociation) soient largement réorientées.
d’autres remarques parfois étonnantes comme sur les transports qui augmentent déjà très fortement sans ces traités mais ceux-ci les boostent encore.
Or elle est opposée à la taxation des avions car « il ne faut pas empêcher les gens de se déplacer et les compagnies ont fait de très gros efforts pour réduire les consommations .. ! Objectif : zéro émissions... ». On sourit, un tantinet abasourdi, en disant qu’avec de tels raisonnements l’objectif des 2° et même 3 ou 4° ne seraient jamais atteint dans des délais acceptables d’où l’augmentation rapides de catastrophes majeures, inévitables et dont elle ne semble pas prendre la mesure.

Elle insiste aussi sur le fait
que ce sont les consommateurs qui ont le plus de pouvoir pour changer les choses,
que les technologies peuvent régler beaucoup de problèmes (éco d’énergie, émissions...)
que le stockage de l’électricité progresse ; on explique que ça ne peut que rester marginal : elle écoute …

On a alors fait le rapprochement avec les voitures où l’amélioration des moteurs et la baisse de la consommation au 100 km pour un modèle donné, n’empêche pas l’augmentation globale des consommations et des émissions de GES alors que les prévisions annonçaient la baisse. En effet certains en profitent, publicité et primes aidant, pour acheter des voitures plus grosses (dont les SUV) et/ou rouler plus ou ne pas réduire leurs déplacements.
De même et « en même temps » les trafics avions et gros bateaux explosent.

Par contre elle dénonce le tout électrique de la France qui continue à promouvoir ces solutions avec le nucléaire...

L’énorme problème des pétroles bitumineux (exploitation, transport, …) du Canada déjà beaucoup plus polluants que le pétrole classique sans parler des catastrophes environnementales par les forages. Il faut absolument réduire drastiquement les consommations de tous les pétroles (là encore elle doute des possibilités) …

Elle aborde aussi le glyphosate : « les scientifiques sont partagés » dit-elle : …
on rappelle que la quasi totalité des études qui contestent la dangerosité du glyphosate et du Round up proviennent des multinationales sans parler de leurs méthodes bien connues : refus de diffuser certaines études, chantages, menaces, procès « baillons », dénigrements (entre autre des scientifiques comme à Berkeley, en Angleterre et France : le cas Séralini est édifiant, ..) corruption, conflit d’intérêts,.. ça n’a pas eu l’air de l’émouvoir. D’où toute l’importance de disposer d’un principe de précaution solide, dans tous les cas où il y a doute ou fortes présomptions de risques importants. (2)

Qui croire ? Disait-elle.
C’est bien le problème ; les multinationales ont des moyens de com. colossaux et des méthodes parfaitement rodées pour jeter le doute. (3)
Oui d’où proviennent les infos ? (4)
Faudra-t-il attendre 100 ans comme pour l’amiante ou 50 ans pour le DDT, le tabac .. ou plus de 10 ans pour le Médiator et autres scandales ?!

Elle redit qu’elle est très mal à l’aise avec ce traité mais elle ne voit pas comment se justifier, s’opposer à ses collègues avec des arguments qu’elle n’a pas étudiés et qu’elle ne voit pas comment le faire, faute de temps. (5)
On redit que ce dossier est prioritaire puisqu’il va impacter tous les autres.

Elle a évoqué l’idée de saisir le Haut Conseil pour le Climat ?


Commentaires hors RV :
(1) ce n’est pas qu’une question de défense des paysans français mais aussi et surtout une question d’émission des GES (méthane, protoxydes d’ azote, CO2), de pesticides et maladies « chroniques » qui explosent, de réduction dramatique de la biodiversité (faune et micro organismes du sol, insectes, oiseaux, abeilles … Les énormes exploitations, élevages polluent énormément, cassent les prix (en profitant des externalités négatives) et font disparaître les exploitations qui protègent tous ces domaines et qui sont aussi efficaces, productives, .. qui font des produits de qualité, sains et protègent l’environnement avec des émissions bcp + faibles et largement compensées par les puits de CO2 que sont entre autres les prairies pâturées et l’humus des sols (à partir des résidus végétaux et fumiers) qui disparaît avec les grandes monocultures actuelles avec force engrais et pesticides d’où des sols stériles et imperméables …
Bref l’agriculture est de très loin le secteur qui impacte le plus nos vies.

d’autant plus que l’on sait faire autrement mais parfois avec des coûts directs + élevés ; les coûts indirects (externalités négatives) n’étant pas pris en compte et sont payés par les contribuables (eaux, santé, émissions de GES, sécheresses et inondations …).
elles organisent par ex. des « débats » télévisés +/- contradictoires où leurs mensonges sont à égalité avec des résultats scientifiques incontestables. (voir entre autre le livre Toxic)
les médias : propriétés des Multinationales ou financés par leurs pubs, … ou les chercheurs et associations indépendantes, sérieuse, reconnues … mais avec peu de moyens.
C’est un des points qu’il faut qu’on travaille dans nos com. avec des ex. précis et des stat. de sources variées, incontestables … On pourrait aussi rappeler le cas des écolos longtemps ridiculisés et le GIEC encore contesté, heureusement les opposants sont de – en – nombreux et crédibles...
Il faut peut-être lui faciliter le travail en lui envoyant de temps en temps, sans la noyer, de petits articles, vidéos, quelques chiffres, .. de sources, de préférence, reconnues comme sérieuses voire de ses copains de l’assemblée non militants écolo.

Raymond MARION

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